chapitre 2.3

Publié le par estel siliab

 

Sans plus prêter attention à la voix fluette je continu de scruter au loin la moindre perruque. A nouveau la petite voix, dans mon dos cette fois, je me retourne pour me trouver face au soleil couchant qui m'éblouit. Je baisse la tête en clignant des yeux.

_ Monsieur, monsieur, je peux peut être vous aider ?

La voix provient d'une auréole de feu, d'une crinière jaune qui a nouveau brule mes yeux et fait cligner mes paupières. Plein d'espoir je la fixe à nouveau jusqu'à ce que la persistance rétinienne due au soleil s'efface.

_ Je peux peut être vous aider.

Je la voit enfin, de long cheveux noirs, frisés, souriante, épaules et jambes nues, chaque membre terminé par des ongle fins et des talons courts. Elle glisse d'un pied sur l'autre en se mordant la lèvre inférieure.

_ Que faites vous ? Je lui demande.

_ Je cherche mon équilibre, me répond t-elle.

_ Moi aussi, dis-je.

_ Justement vous me parliez de culotte...

_ Elle est blonde.

_ La culotte ?

_ Non, je souris amusé, la femme qui va dedans.

_ Comment pouvez vous en être sur ?

De la poche intérieure de ma veste je sort un écrin noir qui autrefois contenait une montre depuis longtemps perdue ou cassée ou simplement rangée, oubliée au fond d'un tiroir, égrenant son tic tac métallique au sein d'un fatras de souvenirs entreposés là pour me fabriquer un semblant d'éternité. Je l'ouvre précieusement et lui exhibe mes trophées en prenant garde qu'ils ne soient emportés par le vent.

_ Vous voyez ? Puis je referme avec un petit claquement sec le coffre de velours noir.

Elle me fixe un moment sans rien dire les yeux à peine plissés par un mince sourire puis elle me dit,

_ Bonne chance alors.

_ Merci, je lui répond et je m'en vais dans l'allée centrale, celle qui est pavée de bonnes intentions. Tout de même, une fois, je me retourne. La petite brune est toujours là à me fixer, le vent fit danser sa chevelure autour d'elle, je lui fait au revoir de la main, elle hausse les épaules et s'envole, emportée par la bise.

_ Drôle de femme, dis-je au dos tourné qui disparaît au loin.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article