I have a dream.

Publié le par estel siliab

 

 


   Dans mon rêve, je suis attaché sur une voie de chemin de fer, bras et jambes écartés, ligotés à chacun des rails. Mon corps repose sur les traverses et je suis entièrement nu mais je n'ai pas mal, loin de là. Le ballast a été remplacé par une épaisse couche d'herbe réchauffée par le soleil, le ciel est bleu, je sent même une petite brise printanière. La seule petite gène pourrait être occasionnée par le métal froid contre mes articulations mais à peine. Je lève la tête pour voir la voie partir au loin et se perdre dans un tunnel, c'est un paysage de montagne. j'entends alors un train s'approcher, je ne le vois pas mais je sais qu'il arrive et à quelques mètres devant moi il y a un aiguillage. Je suis ennuyé car il faudrait que je l'actionne pour que le train m'évite mais les cordes qui me retiennent sont pleines de noeuds, ça fait des paquets de chaque coté, j'abandonne tout espoir de les défaire. Alors que je vois le train sortir du tunnel au loin je me rend compte que je peux mentalement contrôler l'aiguillage, il bouge, d'un coté voie libre, de l'autre celle que j'occupe. Le train arrive a toute vitesse, un coté, de l'autre, une voie, une autre, c'est très drôle, le train fonce vers moi. je m'amuse follement, clac, clac l'aiguillage bouge dans un sens, dans l'autre, au gré de mes désirs, le train arrive et je vois même le cheminot penché a l'extérieur qui me fait des signes, c'est un train ancien, une vieille loco. Je voudrais bien lui faire un signe moi aussi mais je ne peux pas bouger, j'entends le bruit assourdissant qui se propage, qui devance la machine et je continue de jouer avec l'aiguillage. La main du conducteur actionne désespérement le klaxon, dring... dring... dring....

     J'ouvre les yeux tout en me retournant et glisse du sofa. Je me relève encore endormi et me prend le coin de ma table basse, dring... dring... dring. Pas encore réveillé et  à moitié assomé je m'étire péniblement en me massant le crane, il fait nuit noire et je suis complètement en désordre. Dring... dring... dring, je prends mon portable, c'est pas lui qui sonne, par contre il est 5h23. Le courant commence à ré-alimenter mon cerveau et je mesure la situation. Je suis habillé au milieu de mon salon et il est 5h24. Dring... dring...dring. La porte d'entrée... Je me demande si M. Sonnette à été justement torturé, écartelé, décapité et brûlé suite à sa maudite invention ? J'ouvre la porte.

     " ah ! Quand même, tu en as mis du temps ! "
     " Ben, t'es pas en train de dormir à coté de moi dans le sofa toi ? "
     Elle me balance son sourire de charme, celui avec la tête sur le coté et me pince l'avant-bras. Ça y est, je suis totalement réveillé maintenant. Il est 5h31.
     " dis, tu veux bien que j'habite chez toi ? " 5h32, le soleil vient de se lever, il est déjà haut dans le ciel, des oiseaux se sont posés sur le rebord de ma fenêtre et entonnent l'hymne à la joie version cui-cui, sur le palier j'aperçois même une biche et un faon en train d'attendre l'ascenseur.
     " heu, oui... "
     Elle se baisse alors légèrement pour saisir un sac de voyage et une valise puis me bouscule en déposant le tout dans mon entrée. J'ai toujours la main sur la porte quand j'entends une voix loin derrière moi, dans ma chambre. " Bon, tu viens te coucher ? "

Publié dans lui - elle... eux

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A
Envie de se faire zigouiller ou besoin de trancher dans le vif?
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E
<br /> c'est un rêve important, plein de signifiants mais l'a t-il gardé en mèmoire ? qui sait ?<br /> <br /> <br />